Jean de la Fontaine
Une fable au hasard


 
Le Cheval et l'Ane

En ce monde il se faut l'un l'autre secourir:
          Si ton voisin vient à mourir,
          C'est sur toi que le fardeau tombe.
Un âne accompagnait un cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu'il succombe.
Il pria le cheval de l'aider quelque peu:
Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.
« La prière, dit-il, n'en est pas incivile:
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu. »
Le cheval refusa, fit une pétarade :
Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,
          Et reconnut qu'il avait tort.
          Du baudet, en cette aventure,
          On lui fit porter la voiture,
          Et la peau par-dessus encor.

Livre VI, Fable XVI

envoyez vos commentaires pas encore de commentaire
version à imprimer dans une nouvelle fenêtre





   ·   contact  · les arbres · European trees · voyages · 1500chansons · 1600 poèmes
Cette page a mis 0.08 s. à s'exécuter -
Conception© 2006 - www.lespassions.fr