Jean de la Fontaine
Une fable au hasard


 
Le vieux Chat et la jeune Souris

Une jeune souris, de peu d'expérience,
Crut fléchir un vieux chat, implorant sa clémence,
Et payant de raisons le Raminagrobis.
          « Laissez-moi vivre: une souris
          De ma taille et de ma dépense
          Est-elle à charge en ce logis?
          Affamerais-je, à votre avis,
          L'hôte, l'hôtesse, et tout leur monde?
          D'un grain de blé je me nourris :
          Une noix me rend toute ronde.
A présent je suis maigre; attendez quelque temps
Réservez ce repas à Messieurs vos enfants. »
Ainsi parlait au chat la souris attrapée.
          L'autre lui dit: « Tu t'es trompée:
Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours ? 
Tu gagnerais autant de parler à des sourds.
Chat, et vieux, pardonner! cela n'arrive guères.
          Selon ces lois, descends là-bas,
          Meurs, et va-t'en, tout de ce pas;
          Haranguer les sœurs filandières : 
Mes enfants trouveront assez d'autres repas. »
          Il tint parole.

          Et pour ma fable
Voici le sens moral qui peut y convenir :
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir;
          La vieillesse est impitoyable.

Livre XII, Fable V, Livre XII

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